Ponctuation

Allez, j'ai arrêté de chialer (anagramme !), on va pouvoir reprendre la plume, recommencer à se marrer et reprendre les combats là où on les a momentanément laissés.

Après la grammaire, la ponctuation ! J’aime beaucoup la ponctuation : elle n’a pas encore trouvé le moyen d’être misogyne, elle est bonne pour tout le monde !

Vous connaissez tous le point, le point d’interrogation, le point d’exclamation, les points de suspension, le point-virgule et les deux points, mais connaissez-vous…



… le point exclarrogatif, parce que parfois, on ne sait pas trop choisir entre !? et ?! (conventions typographiques qui expriment respectivement « Bonté divine, est-ce diantre possible une chose pareille !!!? » et « Keuwâ ???! » en littérature moderne ou encore, comme chacun sait, « coup intéressant » et « coup douteux » en notation algébrique au jeu d’échec). Ce rejeton bicéphale (nommé interrobang en anglais) est inventé en 1962 par Martin K.  Speckter, directeur d’agence publicitaire, qui veut rendre sa typo plus catchy… Il est aujourd’hui disponible sur Microsoft, avec la police de caractère wingding 2 ] Ou Lucida sans Unicode 

The “?” at the end of “How do you do?” doesn’t always indicate just the tone of voice a writer wants to convey. The proposed interrobang, which for mechanical reasons cannot be here displayed, would indicate more accurately the degree of pleasure, curiosity and maybe surprise —all in one — the writer intended “How do you do” to deliver. An interrobang would be just right, also, to punctuate a rhetorical accusation, such as “Who forgot to put gas in the car?” where a plain question mark alone just isn’t adequate. 



… le point de doute, le point de certitude, le point d’acclamation, le point d’autorité et le point d’amour, d’Hervé Bazin dans Plumons l’oiseau, paru en 1966 et que vous pouvez utiliser tous les jours si vous voulez ?

Source

 
…la virgule d’exclamation, qui suit particulièrement bien des termes gémissant comme « hélas », « ah », « pitié », glissés dans un souffle, entre deux larmes ? La demande de brevet de ce signe, en même temps que celui de la virgule d’interrogation, déposée en 1992, a été refusée : elle ne paraît pas très utile dans la mesure où existe déjà une convention typographique consistant à faire suivre une interjection par un point d’exclamation puis une minuscule.

La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres. 
Stéphane Mallarmé - Brise marine 


... le point d’ironie, qui ressemble à un point d’interrogation retourné, ou encore un demi-pique, utilisé pour la première fois par l’imprimeur Marcellin Jobard en 1841 sous forme de petit pique, puis par un certain Alcanter de Brahm sous sa forme actuelle ? Vous le trouverez sous Arial, mais également en couverture de la revue d’art épisodique qui porte son nom, fondée en 1997 par Agnès B ou dans les colonnes du Canard Enchainé.

Vive l’armée ؟ 
Alcanter de Brahm, alias Marcel - L’ostensoir des ironies 
 

... le point d’aisances, inventé par Michel Ohl, qui sert à dire merde ? Ce signe est constitué d’un point d’exclamation surmonté d’un oméga minuscule, c’est-à-dire des fesses. Ce qui transforme le point d’exclamation en étron. Personnellement, je n’en encourage pas l’usage. Je préférerai toujours dire merde.

Je t’ai dans la peau 
Et je t’en sors selle 
Au fond de mon pot 
De nuit ô Marcelle ! 
Michel Ohl - L’an Pinay 

... le point de sus, plus court que le point de suspension (seulement deux points), attribué à l’endécasyllabiste Aitor Lumieru ? Pour les gens vraiment pressés de s’interrompr..


... le point de dépit mêlé de tristesse, créé par Olivier Houdart et Sylvie Prioul dans leur ouvrage La Ponctuation ou l’art d’accommoder les textes (édition du Seuil) et constitué de trois points superposés ?






Voyez comme on ne manque pas de signes, ni de sel !
Alors à vos plumes !

Commentaires

  1. En voilà, une jolie note !

    Et quid des smileys de ponctuation ? ^^

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  2. Merci Marie :)

    Malgré une fréquentation assidue de forums et de jeunes geeks, je suis restée bêtement hermétique au langage des smileys.Je peux t'en faire un qui sourit sans problème, dans toutes les situations où il est déjà clair que tout va bien :)

    Dans le cas contraire je préfère expliquer longuement le fond de ma pensée :)

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