La Tentation de Saint Antoine




Il s'agit d’Antoine le Grand. Suivez le lien si vous n’êtes pas sûr de vous souvenir de la différence entre un anachorète et un cénobite.

Ce brave homme a choisi de délaisser tous les biens, et pour vivre sa foi, il décide de s’isoler dans le désert… Pendant 20 ans, jour après jour, le Diable viendra le tourmenter.

Ce sont essayés, sur ce thème, des auteurs et des peintres qui défendent soit Saint Antoine, soit les démons…

Je vous mets en vrac chronologique (pas d'attaque pour construire un article) les liens, les textes et les images glanées… Yaka suivre !



La tentation de Saint Antoine, gravure de Martin Schongauer (1475)

Le tourment de Saint Antoine, par Michelangelo (1488)
  
Détail du triptyque de La Tentation de Saint Antoine, par Jérome Bosch (1506)

La Tentation de Saint Antoine, par Joachim Patenier (1520-1527)

La tentation de Saint Antoine par Giovanni Battista Tiepolo (vers 1725)

LA LOGIQUE 
Eh bien ! écoute ceux-là. 
LES VALÉRIENS 
Tunique à manches courtes, de couleur marron ; ils ont à la ceinture des poignards sans gaine, sur la tête des couronnes d’épines, et le sang de leur front dégoutte sur leurs épaules. À leur aspect Antoine pousse un cri d’horreur. Ils tirent leurs couteaux, et les montrant : 
Ceci est pour couper l’organe du sexe. 
Ils prennent leurs couronnes. 
Ceci est pour faire souffrir la tête. 
Le couteau d’une main, la couronne de l’autre, et les présentant alternativement 
Voilà qui tranche la concupiscence à sa racine. 
Voici qui endolorit l’orgueil en son séjour. 
Grâce au fer, la tentation pour nous est sans péril ; sous la tresse d’épines, le désir se trouvera tourmenté par la douleur. 
Quand tu sens une pierre dans ta sandale, tu défais ta sandale et tu retires d’entre les doigts le gravier qui te blesse ; mais ne sens-tu pas quelque chose qui te gêne dans la vie et qui fait boiter ton âme ? 
Est-ce la douleur que tu redoutes, lâche ? Est-ce la perte de ta chair, hypocrite ? 
D’autres iront coucher près des femmes, pour pouvoir se dire, se délectant dans l’orgueil de l’abstinence : moi je suis chaste, mais il ne tient qu’à moi de ne pas l’être ; l’adultère m’effleure, mais, si je voulais, je le saisirais et m’y plongerais. Toi aussi tu te couches près d’elle et tu la regardes dormir ; elle se retourne dans son sommeil, elle soupire de langueur. Ah ! Qu’elle bondirait vite si tu l’appelais ! Patience ! Patience ! Elle se réveillera tout entière, plus dévorante que les lions, plus vertigineuse que l’abîme. 
Étouffe-la donc, coupe-la donc, hache-la donc ! 
LES DONATISTES CIRCONCELLIONS 
vêtus de peaux de chèvres et portant des massues de fer sur l’épaule. 
Malédiction sur la chair ! Malédiction sur l’esprit ! Malédiction sur le monde ! Malédiction sur nous-mêmes ! Maudit l’homme ! 
Maudite la femme ! Maudit l’enfant ! 
Maudit celui qui rit ! Maudit celui qui pleure ! 
Haine au riche ! Haine au pauvre ! Haine au roi ! Haine au peuple ! 
Détruisons la chair qui engendre la vie, abattons l’esprit qui s’égale à Dieu, ravageons le monde qui est le domaine de Satan, exterminons-nous nous-mêmes qui sommes dans la servitude de la chair, dans l’orgueil de l’esprit, dans les attaches du monde. 
Tuons l’homme qui perpétue la malédiction, égorgeons la femme qui la reproduit, broyons l’enfant qui la tête à la mamelle. 
Abattez l’arbre qui rafraîchit par son ombrage, écrasez le fruit qui délecte par sa saveur. Que les dents qui claquent de joie soient brisées ! 
Que les yeux qui pleurent de chagrin soient pourris, car pourquoi se réjouir ? 
Pourquoi pleurer ? 
Pillez le riche qui se trouve heureux, qui mange beaucoup, qui ne voudrait pas mourir ; battez le pauvre qui envie la housse de l’âne, le repas du chien, et qui se désole solitairement que chacun ne soit pas misérable comme lui. Quand vous verrez le roi, qui a une couronne et un manteau avec des gens qui l’accompagnent, dites-lui qu’il est comme Carrabas le fou, qui a une couronne de papier peint, pour manteau une natte de paille, pour soldats les enfants des rues qui le suivent avec des huées. 
Dites aux nations que le temps va venir où Dieu écrasera du pied leur fourmilière, qu’on allumera les palais avec le chaume des cabanes, et que les sépulcres seront retournés sur la terre, comme des boîtes dont on a frappé le fond pour en vider la poussière. 
Nourrissez les ours, appelez les vautours, sifflez les crocodiles sur le rivage. 

La tentation de Saint Antoine, poème en prose de Gustave Flaubert, édité en 1874.



La tentation de Saint Antoine par Paul Emile Becat (1885-1960)

La tentation de Saint Antoine par Salvador Dali (1946)



SONNENFELD Albert. La tentation de Flaubert. In: Cahiers de l'Association internationale des études francaises, 1971, N°23. pp. 311-326.

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